Chactas, vieil Indien d'Amérique, raconte à René, Français exilé
outre-Atlantique, comment il fut jadis capturé par une tribu ennemie et
convertie au christianisme, à laquelle appartenait la jeune Atala. Amoureux l'un
de l'autre, ils s'étaient enfuis, mais sans pouvoir vivre leur amour, car Atala
portait un terrible secret... René fait à son tour à Chactas le récit de ses
malheurs : sa soeur Amélie a décidé de prendre le voile, fuyant ainsi l'amour
trop équivoque qui la liait à son frère. Désormais seul, René erre, en proie à
une mélancolie sans issue. Parti pour l'Amérique, il tente de tout oublier. Ces
récits, le premier conçu comme exemple de l'action bienfaitrice de la foi
chrétienne (Atala, 1801), le second comme contre-exemple des malheurs d'un homme
sans foi (René, 1802), ont rapidement débordé leur cadre moral pour incarner le
triomphe littéraire des amours malheureuses et la vogue de l'exotisme. Avec ces
deux romans poignants, contemporains de son Génie du christianisme (1802),
Chateaubriand révèle le génie du romantisme.