Des plaines, des villes, des nuits, des îles... Demande à la brûlure est une
errance peuplée de visions, de routes et de fantômes. Comme un carnet de voyage
dans un monde flottant, les poèmes deviennent parfois des aphorismes, des
fragments.
“Le corps, amené à mourir / Un piège pour le désir” : comment lui échapper ?
Comment se protéger de cette absence dont le souffle irradie la mémoire ? En se
détachant du présent, au risque de se perdre en soi-même. En contemplant à
travers de fragiles souvenirs le mouvement incessant du monde, les paysages
dessinés par la mer et la fumée, un “soleil s'écroulant dans ma bouche”. Et en
rêvant le jour pour traverser les nuits, quand la puissance des images invoque
et conjure des ombres voluptueuses. “L’obscurité s’accouple au vent / Pour me
tenir ici”.