Chaque époque incline à penser qu’elle est en quelque sorte la dernière, qu’avec
elle se ferme un cycle ou tous les cycles. Aujourd’hui comme hier, nous
concevons plus aisément l’enfer que l’âge d’or, l’apocalypse que l’utopie, et
l’idée d’une catastrophe cosmique nous est aussi familière qu’elle l’était aux
bouddhistes, aux présocratiques ou aux stoïciens.
Prenant comme point de départ l’œuvre méconnue de Joseph de Maistre (l’un des
pères de la philosophie contre-révolutionnaire), Cioran mène dans cet essai une
réflexion sur l’histoire, le pouvoir et la pensée politique. L’analyse qu’il fait
des mouvements révolutionnaires, et des guerres et théocraties qui souhaitent
les endiguer, reste, quarante ans plus tard, un apport précieux à nos débats
actuels.