Année 2014 : nous découvrons avec émoi les poèmes d’une jeune autrice
burundaise, Ketty Nivyabandi, que nous publions aussitôt dans des anthologies,
simple promesse d’un livre à venir. Mais un an plus tard, Ketty est en première
ligne des émeutes qui secouent son pays. Elle est obligée de fuir pour sauver sa
peau, s’ensuivent l’exil et le silence. Fin 2024 : le recueil que nous
attendions nous parvient enfin, tel un diamant extrait des profondeurs de la
terre. La poésie de Ketty est là, intacte, résurgence d’amour, d’espoir et de
résistance. Que s’est-il passé en dix ans pour qu’elle sorte du silence ? Quel
songe de liberté, quel sentiment d’urgence l’ont-ils poussée à reprendre la
plume ? Ce livre est un trésor qui aurait pu ne jamais exister. Les plus beaux
chants sont ainsi : ils suspendent la déferlante du monde « afin de mieux le
voir, de mieux le vivre. »