Valentine de Saint-Point (1875-1953), surnommée la « muse pourpre » ou encore «
l’amazone », a été une figure majeure de l’avant-garde de la Belle Époque avant
de s’exiler en Égypte en 1924, sur les pas de son grand-oncle Alphonse de
Lamartine. Dès son arrivée, elle a créé sa revue Le Phœnix et milité contre le
colonialisme. Écrivaine, peintre, critique d’art, chorégraphe et journaliste,
elle a été novatrice dans tous ces genres, et sans doute la première femme à
avoir osé s’ériger contre les Empires coloniaux en Orient. Cet ouvrage propose
une sélection de textes emblématiques de ces deux périodes, accompagnée d’un
appareil critique des deux éditrices Alexandra Destais et Claire Tencin : entre
autres, les subversifs Manifeste de la femme futuriste et Manifeste futuriste de
la luxure, La Métachorie, texte pionnier commenté par la chorégraphe Karine
Saporta lors d’un entretien, La double personnalité de Rodin, étude consacrée à
l’art novateur de son ami Rodin, ainsi que des articles totalement inédits de la
revue anticolonialiste Le Phœnix, dont « La faillite de la civilisation
occidentale ». Alexandra Destais, docteure en littérature, conférencière sur
l’Histoire des femmes, chercheuse associée à l’université de Caen Normandie,
autrice d’une thèse sur l’érographie féminine qui a donné lieu à un essai, Éros
au féminin, Paris, Klincksieck, 2014. Claire Tencin, professeure de lettres,
autrice et éditrice de la collection « Les Ardentes » aux éditions ardemment.
Elle a publié notamment les romans, Alexandrine de Tencin, femme immorale du
XVIIIe siècle en 2022 et L’Étreinte amicale, Marie de Gournay et Michel de
Montaigne en 2025.