L'Éternel retour comme Le Monde des amants sont des romans. Deux romans en un
seul – un roman de pensée. Qu'est-ce qu'un roman de pensée ? Un roman qui tient
un événement de pensée pour égal à un événement d'action. « Parce que je veux
croire que penser ne compte pas moins pour celui qui pense, que croire pour
celui qui croit. » De même que tout événement d'action (lié à l'histoire du XXe
siècle par exemple) ne constitue pas moins un authentique événement de pensée.
L'Éternel retour comme Le Monde des amants commencent ainsi : Boèce, le
narrateur, interrompt tout, quitte tout, la capitale, sa vie, etc.
Provisoirement ? Durablement ? Ce sont ces romans qui en décideront… « Je me
mets à la merci de la pensée. Je veux en faire l'expérience. » Pour faire cette
expérience, Boèce se rend auprès d'un ami, Dagerman (un maître aussi pour lui,
en quelque sorte) et de sa femme, Nina. Eux aussi ont tout quitté, eux aussi
vivent retirés, devant la mer – mais, à la différence de lui, ensemble. …
(Bandeau dessiné par Christian Lacroix.)