Le "syndrome de Gramsci" serait la première manifestation d'un cancer de la
langue dissimulé sous la dénomination anodine de "trou de mémoire". Mais un
cancer implosif : "... une plaie dévorante, une plaie dans laquelle tout le
langage peu à peu se précipite, une plaie blanche, qui absorbe toute la
substance que d'ordinaire la langue transforme et réhabilite sans arrêt..." Ce
que met en jeu ce roman, ce qu'il interroge sans répit, est au coeur même de la
langue, au coeur même de la vie, à l'endroit précis mais toujours insaisissable,
mouvant, où le corps, le langage, la pensée réalisent dans leur coïncidence la
conscience de soi et du monde et où celle-ci, aussi bien, se défait.