L'ouvrage est organisé autour de deux grands thèmes. Il revient tout d'abord,
comme dans Marx et Keynes (Gallimard, rééd. 2010), sur les limites inhérentes au
mode de production capitaliste. Il se livre ensuite à un réquisitoire contre
l'intégration du mouvement ouvrier qui, en se soumettant la politique
bourgeoise, abandonna définitivement toute possibilité de dépassement du
capitalisme. Ce livre fut édité à titre posthume par le fils de Paul Mattick
(1904-1981). Connu surtout comme théoricien des crises économiques et partisan
des conseils ouvriers, Mattick fut aussi un acteur engagé dans les événements
révolutionnaires qui secouèrent l'Europe et les organisations du mouvement
ouvrier au cours de la première moitié du XXe siècle. A l'âge de 14 ans, il
adhère à l'organisation de jeunesse des spartakiste et participe à la révolution
allemande. Il est élu au conseil ouvrier des apprentis de chez Siemens. Arrêté à
plusieurs reprises, il manque d'être exécuté deux fois. Installé à Cologne à
partir de 1923, il se lie avec les dadaïste. En 1926 il décide d'émigrer aux
États-Unis.