Les Méditations cartésiennes ont voulu être à la fois une introduction à la
phénoménologie transcendantale et une synthèse des recherches de leur auteur.
Elles ont pour origine des conférences faites en 1929, à Paris, puis à
Strasbourg. Invité par la Société française de philosophie à présenter sa
pensée, Husserl exposa l'état de la phénoménologie dans l'amphithéâtre Descartes
de la Sorbonne. De retour en Allemagne, Husserl développa ce qu'il avait exposé
à Paris puis à Strasbourg, donnant à ce qu'il avait simplement esquissé un
développement considérable, notamment dans la cinquième Méditation consacrée à
l'analyse de l'apparition d'autrui et à l'expérience du corps propre. Cette
première mise en forme fut traduite, en 1931, par Emmanuel Levinas et Gabrielle
Peiffer, avant même que les Méditations parussent en Allemagne. La première
édition allemande, faite, sous l'égide de H. L. van Breda, par les Archives
Husserl de Louvain, date de 1949 : c'est le volume inaugural des Husserliana. La
présente traduction a suivi cette dernière édition et offre donc le texte des
Conférences de Paris, traduit pour la première fois, ainsi que les remarques
critiques faites par Roman Ingarden à la lecture des Méditations. — Marc de
Launay —