L'auteur des Maximes a laissé des Mémoires qui sont, avec ceux de son vieil
adversaire, le cardinal de Retz, les plus remarquables du XVIIᵉ siècle. Leur
succès est attesté par la trentaine d'éditions qui en paraît de 1662 à la fin du
XIXᵉ siècle. L'oeuvre couvre les années 1629-1652, de l'entrée de l'auteur à la
cour - il a seize ans - à la fin de la Fronde. Chevalier servant de la Reine, il
s'aliène Richelieu, et il ne sera pas moins en butte à Mazarin, qu'il attaque
dans un violent et brillant pamphlet, l'Apologie de M. le prince de Marcillac.
L'ensemble tient à la fois de l'histoire, de l'autobiographie et, la période s'y
prêtant, du roman d'aventures. À la différence de la volubilité de Retz,
l'écriture rend compte, avec une grande et belle sobriété, d'un temps où les
conflits et les batailles, les intrigues de la passion et de la politique, les
situations les plus inattendues et les plus risquées font la matière de
l'Histoire.