Publié en 1973, traduit dans plus de dix langues et discuté de l’Amérique latine
à la Chine, Métahistoire, le premier grand essai d’Hayden White, est aujourd’hui
considéré comme l’un des jalons de l’aventure postmoderne, en par-ticulier de
son tournant linguistique.
Dans cette vaste enquête historiographique qui porte sur des auteurs comme
Hegel, Marx, Nietzsche ou Michelet, Hayden White analyse les modalités
d’écriture de l’his-toire et de la philosophie de l’histoire au xixe siècle, en
mettant au jour leurs structures poétiques et linguistiques. Sa thèse : quel que
soit l’effort fourni par l’historien pour refléter « objectivement » les
événements, les faits histo-riques sont linguistiquement construits. Leur mise
en intrigue procède toujours de choix orientés ; la transpa-rence n’existe pas.
Depuis sa sortie, l’ouvrage a été âprement discuté à travers le monde. Cette
traduction inédite, précédée d’une présen-tation qui retrace l’histoire de la
réception du texte, donne enfin accès à une œuvre longtemps considérée comme
« hérétique » en France.
Texte présenté par Catherine König-Pralong