En 1955, Anita Pittoni reçoit, dans son prestigieux salon de Trieste, place de
la Bourse, un adolescent, Claudio Grisancich, qui lui avait adressé ses premiers
poèmes. Deux ans plus tard, dans le même salon, où se réunissent les plus grands
écrivains, celui qui n’est pas encore majeur lit des pages de Nous viendrons. La
maîtrise de son art, atteinte d’emblée, la pureté de ses thèmes et de ses
rythmes, la liberté de son expression et son élan suscitent une reconnaissance
immédiate. Au terme de la lecture, Giani Stuparich se lève et, s’approchant de
l’auteur, lui pose une main sur l’épaule : « Bravo. » Et Anita Pittoni de
relater : « Rien de plus, et c’était tout. »