Avec la publication des deux chapitres sur l’idéologie et sur l’aliénation se
clôt la traduction française de la seconde partie de l’Ontologie de l’être
social, consacrée aux grands concepts fondateurs (ou selon l’expression de
l’auteur aux « problématiques les plus importantes »). L’ambitieux projet
d’élaborer une sorte de « critique de la raison historique », de grammaire
spéculative de la vie sociale, a pris corps dans le volumineux manuscrit de
l’Ontologie de l’être social. L’ouvrage fait figure d’un bloc erratique dans le
paysage de la philosophie contemporaine. Il est pourtant certain que les
analyses consacrées au concept de travail, à la société comme un « complexe de
complexes », au concept d’idéologie, à l’authenticité et l’inauthenticité de
l’existence humaine, à son assujettissement et à son émancipation, à la
spécificité du genre humain en-soi et à la spécificité du genre humain poursoi,
prennent un relief saisissant dans le contexte de la crise actuelle.