Dense et admirablement sensible, cette dernière œuvre intemporelle d’Unica Zürn
(1916-1970) est considérée comme un livre culte. Un roman d’apprentissage dont
le récit initiatique est cruellement autobiographique et prémonitoire. Les
souvenirs d’enfance de la jeune Berlinoise sont bouleversants : la découverte
par l’enfant des rapports entre les sexes est brutale, la curiosité vis-à-vis de
la sexualité est abusée. Ce n’est pas l’amour fou des surréalistes qui fait
frémir la jeune fille, mais la violence du frère, l’hostilité de la mère, la
fausse bienveillance du père. Un quotidien aussi commun que mystifié qu’il
s’agit de libérer de tout artifice. La nouvelle traduction de Lucie Taïeb rend à
Unica Zürn son corps, sa vie, sa mort et la beauté de son écriture.