À la fin des années 1970, Denis Roche commence à s’intéresser à la forme brève
et fragmentaire de l’écriture à travers une pratique quotidienne. Tout en se
questionnant sur la valeur littéraire d’un tel projet, il entreprend d’écrire ce
qu’il nomme des « essais de littérature arrêtée » : une douzaine d’ensembles
textuels écrits sous forme de journal. Rédigés à la première personne, en une
prose dénudée et épurée et en entrées datées, les « essais de littérature
arrêtée » relatent souvent les détails de l’existence privée et intime de
l’auteur tout en interrogeant le processus de création littéraire en lui-même.
Cette expérience littéraire se construit en parallèle de sa pratique de la
photographie : « la photographie est-elle un journal intime ? ».
C’est au retour d’un voyage au mois de juillet 1984, avec son épouse Françoise
Peyrot, au Sacro Monte de Varèse (classé au patrimoine mondial de L’UNESCO),
aussi appelé « Fabrique du Rosaire », que naît le projet À Varèse . L’alternance
de textes et de photos se fait par les ellipses qui permettent la création de
cette succession discontinue de l’écriture.
Ainsi Denis Roche nous présente un texte avec une grande cohérence interne
malgré son apparente construction fragmentaire.