Il y a quelque chose du poète maudit chez Étienne Jodelle né en 1532 et mort à
quarante-et-un ans dans la misère, solitaire et tombé en disgrâce. Membre de la
Pleïade auprès de Ronsard, Du Bellay et Remy Belleau, il est surtout connu pour
être l'initiateur du théâtre classique inspiré de l'Antiquité écrit en
alexandrins, en cela novateur audacieux et visionnaire. Mais paradoxalement le
meilleur de son oeuvre est sans aucun doute constitué de ces sonnets, la plupart
extraits des Amours et Contr'amours, qui ne parurent qu'après sa mort. Ces
quelques dizaines de poèmes sont d'une écriture limpide, aisée, mélodieuse,
pleine d'une acuité et d'une vivacité qui lui permettent de transcender les
stéréotypes du genre.