Dans la dernière décennie de sa vie, Theodor W. Adorno (1903-1969) revient de
manière incisive sur le thème de la personnalité autoritaire développé dès les
années 1940 à propos du potentiel fasciste ou, autrement dit, antidémocratique
présent dans la société nord-américaine. Ici, en écho à la vague d’actes
antisémites perpétrés par de jeunes partisans de l’extrême droite allemande à
l’hiver 1959-1960, il essaie de rendre compte de la persistance, en Allemagne,
de préjugés « pathiques » à l’endroit d’autres groupes et de la tendance
nationaliste agressive qui va de pair. Pour ce faire, il interroge la «
psycho¬logie » des personnalités attachées à l’autorité, comme il préfère
désormais les appeler. Si la réflexion d’Adorno sur ces problèmes suscite de
nouveau notre attention, c’est évidemment en raison de leur regain d’actualité
et du besoin de contrer la menace grandissante qu’ils recèlent pour toute
l’humanité. Dans la même collection, Theodor W. ADORNO, L’Actualité de la
philosophie et autres essais, édition de J.-O. Bégot, 2e éd. 2018.