Brebis galeuse d'une famille attachée à ses traditions, héritier d'un domaine
dont il n'a que faire, Murau, le narrateur, rentre au château familial de
Wolfsegg, en Autriche, pour enterrer ses parents et son frère, morts dans un
accident de voiture. Dans ce lieu grandiose, aux rites respectés et bafoués à la
fois par son père, ancien membre du parti nazi, et par sa mère, maîtresse de
l'archevêque Spadolini, haut dignitaire du Vatican, Murau évoque le passé, les
souvenirs inquiétants, comme pour se désenvoûter de cet univers oppressant, et
"éteindre" définitivement tout ce qui le rattachait encore à son enfance et à sa
jeunesse. Dans cet ultime roman, Thomas Bernhard se livre à une analyse
familiale caustique et jubilatoire. Il met en scène les personnages les plus
vils et grossiers, sinistres marionnettes dans une tragédie moderne emplie
d'amertume.