Tenus de 1804 à 1816 entre l'Allemagne de Goethe et la France de Napoléon, ces
journaux sont les confidents d'une conscience à vif : ils scrutent avec lucidité
les tourments de l'être et les intermittences d'un coeur pris dans des
labyrinthes passionnels dignes des meilleurs romans. Par sa sincérité
dévastatrice et son esprit d'expérimentation, par son intelligence aiguë, par
son style électrique et son ironie mordante, Constant offre la matrice d'une
nouvelle pratique d'écriture. Il représente ainsi, pour le journal, ce que
Rousseau est pour l'autobiographie : un pionnier, qui garde aujourd'hui toute
son actualité et sa modernité. C'est un philosophe, un homme politique, un
amoureux, un romancier, un grand écrivain qui s'exprime ici.