Un homme, persuadé d’être le client distingué d’un prestigieux hôtel vénitien,
observe avec amusement l’agitation des riches résidents et l’allée et venue des
grooms empressés. Mais son illusion s’effondre brutalement lorsque le portier
cherche à l’expulser sans ménagement. Il réalise alors qu’il n’est qu’un enfant
en haillons sales, allongé sans vergogne sur un canapé du vestibule où sa seule
présence provoque l’indignation générale.
Comme l’insinue le titre, qui joue sur le nom de Mahler, cette étrange nouvelle
ne trouve son sens qu’en marge de Mort à Venise (1971) de Luchino Visconti
qu’elle réorchestre et subvertit. Ce détournement, dédié à Pierre Klossowski,
est un jeu de miroir entre représentation et simulacre. Un récit subtil et
psychologique, dénué de toute lourdeur, par l’auteur du Bavard et d’Un malade en
forêt.