La solitude de l’enfance et l’étonnement de la vieillesse, les livres lus et les
films vus, le métier d’écrivain (« écrire était pour lui comme habiter la Terre
»), la musique d’opéra (le titre est un vers du Lohengrin de Wagner), la
famille, la société, la politique, le fait de croire ou ne pas croire en Dieu :
les courts récits recueillis ici ressemblent aux pages de ce journal que
l’autrice déclarait n’avoir jamais su tenir. Ils sont proches, en termes
d’affinités thématiques et de finesse narrative, de ses chefs-d’œuvre Les mots
de la tribu et Les petites vertus qui, comme tous les livres de Natalia
Ginzburg, tiennent à sa vocation de raconter des histoires vraies à partir de la
sienne. Dans leur désinvolture, dans leur placide désordre quotidien ou leur
inquiétante étrangeté, ces brefs essais-chroniques abordent des questions qui
appartiennent à chacun d’entre nous. Autoportrait singulier d’une femme qui dans
la vie a choisi d’écrire, Ne me demande jamais devient ainsi une expérience
familière, un objet destiné à nous accompagner jour après jour.