Chef-d’œuvre interdit de la littérature portugaise du XXe siècle et de la
littérature féministe du monde entier : Nouvelles lettres portugaises de Maria
Isabel Barreno, Maria Tereza Horta et Maria Velho da Costa, paraît en 1972 à
Lisbonne, encore sous la dictature, et est mis au ban. Pour avoir posé
frontalement la question « Mes sœurs : / Mais que peut la littérature ? ou
plutôt : que peuvent les mots ? » et pour y avoir répondu radicalement, les
trois autrices sont poursuivies pour outrage aux mœurs et pornographie. Le
procès, qui durera 2 ans et finira avec la révolution des œillets par
l'acquittement des celles qui seront désormais appelées les « 3 Marias »,
provoque un mouvement de protestation et de solidarité international
inoubliable. En France Monique Wittig, avec Vera Alves da Nóbrega et Évelyne le
Garrec, publiera vite une traduction française (au Seuil en 1974), une édition
plus militante que littéraire, vite épuisée et jamais rééditée, qui reste une
relique. Notre nouvelle traduction intégrale vient combler un vide et exaucer le
désir de rendre à cette œuvre révolutionnaire toute sa valeur littéraire et
politique.