Au-delà des théories classiques dont il retrace l'histoire de façon érudite, cet
essai novateur propose une philosophie politique de l'architecture, conçue comme
un art de la construction des possibles. Là où Michel Foucault étudiait
l'architecture en tant que technologie de pouvoir, Ludger Schwarte tente à
l'inverse de cerner son rôle dans les mouvements d'émancipation.
Au-delà des théories classiques dont il retrace l'histoire en remontant à Platon
ou à Vitruve, cet essai novateur propose une philosophie politique –; et non pas
simplement esthétique ou symbolique –; de l'architecture.
Partant du constat que la Révolution française s'est déroulée dans des rues et
sur des places qui avaient été construites moins d'un siècle auparavant, et que
les masses révolutionnaires n'auraient pas pu se rassembler si ces nouveaux
espaces publics n'avaient pas existé, il s'interroge sur les conditions
architecturales de la démocratie : quels types d'espaces rendent possibles ou
impossibles certains types d'actes ou d'événements ? Où l'on apprend que le
cours de l'histoire dépend de la construction de l'espace...
Là où Michel Foucault avait étudié l'architecture en tant que technologie de
pouvoir, Ludger Schwarte tente de cerner son rôle dans les mouvements
d'émancipation. Si l'on conçoit les espaces publics comme des théâtres de
l'action collective, alors la question est de savoir si leur configuration
permet des interactions événementielles, des expérimentations créatrices. En ce
sens, tout espace public authentique est fondamentalement anarchique.