Théâtre poétique empreint de l'héritage américain, latinx et mojave de Natalie
Diaz, Quand mon frère était un Aztèque convoque la littérature mondiale – fonds
et formes –, mêle subtilement l'intime au politique, dévoile colonialisme,
racisme et sexisme ambiants avec un humour mordant. On y croise Antigone et
Houdini, Géronimo, Sisyphe et Jimi Hendrix, la tortue de Lorca, Barbie Mojave,
Jésus, un zèbre de Sinaloa, Mary de la Réserve, une soeur face à un frère
toxicomane et fantasque, des parents dévastés mais aussi une amante croqueuse de
pommes qui ouvre les portes d'un futur où « voir la beauté d'un fruit éclaté »
devient une réalité, celle-là même que Natalie Diaz offre si prodigieusement en
partage, un tour de force livré huit ans avant son Poème d'amour postcolonial
(Pulitzer de poésie 2021).