Si Richard Yates, roman d'amour de la solitude contemporaine, rendait compte des
sentiments des êtres par leurs actes et gestes quotidiens, la poésie de Tao Lin
rend compte de l'être en auscultant la vie matérielle, les objets et les êtres
qui les entourent.La distanciation, l'objectivation, est le mode détaché,
souvent drôle, d'une observation qui fonde à la fois l'examen philosophique et
celui du sentiment amoureux. Une distance qui s'introduit partout, entre les
personnes, entre le poète et ses mots, entre l'espace et le temps, entre un
patient et sa thérapie.Introduisant des personnages récurrents, comme le
hamster, l'auteur conduit le lecteur à suivre la recherche pleine d'humour et de
justesse d'une conscience de soi, par un jeune poète en quête de sens dans la
civilisation des objets et des biens matériels.