Bristol, Angleterre, 4 mai 1699. Le médecin Lemuel Gulliver embarque sur
l'Antilope, un navire dirigé par le capitaine William Pritchard. Habitué aux
voyages, il se retrouve à aller au-delà des contrées connues et à vivre des
situations rocambolesques : une île peuplée de Lilliputiens, une cour qui ne
compte que des géants, un séjour à la rencontre des poètes antiques... Exhibé
comme un monstre de foire, jeté par un aigle géant dans l'océan, il ressortira
de cette odyssée métamorphosé. Classique du roman d'aventures, Voyages de
Gulliver est aussi la matrice d'un genre plus politique, le conte philosophique.
Car derrière le fantastique se cache un art de la subversion (Swift connut la
censure et fut même menacé de torture). À travers un monde de fantaisie, il
condamne les persécutions subies par les catholiques et les Irlandais, et dresse
la satire de l'intolérance religieuse de l'Angleterre du XVIIIᵉ siècle.